Le Prince de Galles et moi

Il était une fois un tissu qui était joli tout plein.

Un dimanche, au Luxembourg, lors d'un marché aux tissus un peu particulier, il vit Gabuzo passer devant lui. Elle avait les mains tremblantes et le regard hagard communs à toutes les femmes présentes à ce marché, mais le tissu, qui savait qu'elle avait été ensorcelée, avait quand même très envie qu'elle le choisisse.
Hélas il était situé tout en dessous d'une grosse pile de tissus. Alors il se fit encore plus beau, soulignant sa couleur entre le gris et le brun, révélant son motif, démontrant sa douceur. On aurait pu le croire en vie.

Heureusement, Gabuzo l'aperçu et le dégagea.

 - Bonjour, Gabuzo, lui dit-il. Je suis le Prince de Galles. Un méchant tisserand m'a transformé en étoffe pour m'empêcher d'accéder au trône. En tâtant ma trame le sort qui avait été jeté sur toi à l'entrée du parking gratuit s'est rompu.
 - Oh, cher Prince, comme vous êtes beau et comme vous semblez doux !
 - Je savais que tu saurais me reconnaître. Prends-moi avec toi et ensemble nous ferons de la France une principauté où tout le monde sera habillé avec des lignes et des petits carreaux gris-brun. Ca sera magnifique.

Mais c'est alors que, voyant que Gabuzo avait trouvé le Prince de Galles, toutes les femmes autour d'elle devinrent tout d'un coup hystériques "Oh comme il est beau" s'exclama l'une, "laissez-moi en" dit une autre, "Rien qu'une oreille" supplia une troisième … Alors Gabuzo brava vents et marées humaines pour atteindre la caisse du marchand. Celui-ci, trop affairé à encaisser plein de pognon, ne prêta pas attention à Gabuzo qui s'était mis un peu d'écume aux commissures des lèvres pour passer inaperçue.

Elle rentra alors chez elle avec le Prince de Galles.

Mais en route elle eu un doute.
Etait-ce une bonne idée de faire de la France la belle principauté à lignes et petits carreaux que souhaitait le Prince ? S'il montait sur le trône, ne la remplacerait-il pas rapidement dès leur premier accrochage par une nana à pied de poule plus résistante ? Et Gabuzo ne décidait pas seule : allait-il convenir à son patron ? Car elle voyait bien que le Prince de Galles avait tendance à se froisser facilement.

Pour tester son prince, elle le pinça à la taille et à la poitrine. Ca ne fit pas un pli : tout était cousu de fil blanc. Dès que le Prince de Galles fut piqué, la vérité éclata : tout ce qu'il voulait, c'était être près de son corps. Un peu trop d'ailleurs. Gabuzo savait bien qu'il serait préférable qu'elle maigrisse un peu, mais le Prince de Galles tenait bon et la serrait un peu partout. Tu parles d'un prince charmant !

C'est alors qu'elle décida qu'il fallait le doubler. Au moins au niveau des manches.
Elle le (faux)fila et il fut piqué, et elle lui annonça qu'il pouvait se faire repasser.

Et le mercredi soir, cette histoire était déjà pliée.

 

Moralité :

Un peu de tendresse ne fait pas de mal, alors je vais garder mon Prince de Galles collé tout contre moi. Je dois dire que je l'aime quand même beaucoup, ce pot de colle.
Et avec la poule aux jolis pieds, je vais faire une robe un peu moins serrée.

Comments

[lilialala]

Oh Camélia belle Camélia,
Longs sont tes bras,
Grandes sont tes jambes,
Si beaux vous êtes ensemble.

Vive le Roi !!

[ColorLife]

ce prince de galles est tout à fait charmant sur ta silhouette de princesse ! (et comme Camelita, maigrir de où ??)
Bravissimo !

[Tout Chocolat]

Franchement, ta robe est splendide!

[Lilaël]

J'adore ! la classe! et moi je le trouve pas trop pot de colle ce prince de Galles!
Bises

[CamounJazz]

Oh oui, le Prince et toi étiez faits pour vous rencontrer.... à défaut d'être pot-de-colle (du moins, à l'image, il n'en parait rien !), je remarque qu'il est tout-terrains ! Quel homme !!!