Les cafards et compagnie
CamounJazz a un désir caché. Je le sais, je l'ai percée à jour. Elle veut devenir grande gouroute. C'est pourquoi, en bonne maîtresse spirituelle, elle se fait la main sur moi et tente de modeler mon faible et malléable cerveau, qui s'était difficilement forgé un credo, à savoir "la littérature scandinave, c'est pourri grave." (Oui, mon cerveau aime les rimes nulles.)
Du coup, la gouroute m'a refilé deux bouquins.
Oh mais ne vous trompez pas : la manière douce est la plus souvent utilisée par les grands esprits diaboliques !
Le premier, "La promesse de l'ange", a été écrit à quatre mains par Frédéric Lenoir et Violette Cabesos. C'est dommage, car il faut croire qu'un excès de doigts nuit à la qualité littéraire (dans le cas présent en tout cas). C'est un livre plat-plat où les méchants ne sont pas gentils et les bons sont trop sympas, mais ça va car l'amour résiste à tout. On saute du coq à l'âne sans respecter aucun rythme dans le déroulement de l'action, et on se plaît à réemployer moultes fois une tournure de phrase si on la trouve, ma foi, pas mal du tout (la palme revient aux "règles du triangle amoureux").
Ah oui, ça parle du Mont Saint Michel, aussi. Mais bon ...
Je soupçonne CamounJazz de m'avoir prêté cet ouvrage pour torpiller mon affection sans borne pour les romans historiques.
Le second livre que mamzelle m'a prêté, c'est "Les cafards", de Jo Nesbø.
Du scandinave. Eh bien oui, j'avoue que c'est vrai : j'ai aimé et j'en redemande. Pourtant le personnage principal et une fois de plus névrosé et alcoolique, ce qui m'énerve prodigieusement en général car les premiers livres du grand Nord à être passés entre mes mains reposaient entièrement sur ce point. Non, là, on s'y retrouve quand même. En plus, Harry (le personnage suscité) est disposé à s'en sortir. Et puis même si la vie n'est pas drôle, elle vaut le coup qu'on s'y accroche. Mais je crois avoir trouvé la faille : un livre avec des expatriés norvégien en Thaïlande, c'est une vieille ruse ! On pourrait même appeler ça du scandinave réchauffé (hou-hou-hou !). Il se peut que tout ça ne m'ait plu que parce que je suis allée dans ce pays deux fois. Moui ... et puis aussi parce que j'ai effleuré le fait d'être moi-même une expat' (mais pas en Thaïlande). Moui aussi ...
Bref, je pense, de façon à ce que mes doutes s'évaporent tout à fait objectivement, que CamounJazz va devoir ENCORE me fournir une dose supplémentaire de livres du Grand-Nord.
En attendant, mon cerveau va faire de la résistance et retrouver ses vieilles amours entre les bras de l'inspecteur Lynley et du Sergent Havers. Je vais commencer "Believing the lie" d'Elizabeth Georges.