Le loup dans la bergerie
A toi, mon fan, qui ne sais pas encore que je suis une fille butée, revêche et détentrice de la seule et unique vérité, à savoir que la littérature scandinave c'est trop nase, hé bien sache que, tel un grand vin, je m'améliore lentement.
CamounJazz m'a prêté Le loup dans la bergerie, de Gunnar Staalesen. Je viens de le lire, et j'ai beaucoup aimé.
Certes, mon inclinaison personnelle à fuir les romans issus de la plume d'une oie conçue au-dessus du 55ème parallèle Nord m'a pourri les premières pages. Je m'arrêtais à tous ces noms de personnages à coucher dehors, je trouvais le style "déjà vu", je guettais la moindre incohérence ... bref, je ressemblais méchamment à une vieille fille irascible qui râle parce que la présentatrice de la météo a une robe d'une couleur indecente. Et cette révélation sur moi-même m'a fait froid dans le dos. Va falloir changer ça vite fait !
Mieux qu'une bonne vieille séance chez le psy : un roman norvégien !
Il faut dire que j'ai été refroidie par deux tentatives le lectures nordiques. L'homme qui souriait, de Mankell et surtout L'homme du lac, d'Arnaldur Indriðason (merci le copier-coller !) qui m'ont laissé un goût pâteux dans la bouche, ainsi qu'une envie subite d'oublier le tout dans une orgie de Prozac. Longs, inintéressants, et déprimants.
Cependant, voyant que Mademoiselle Jazz appréciait très souvent les mêmes livres que moi, je me suis laissée diriger dans une nouvelle tentative.
L'histoire : comme vous le dira la quatrième de couv', un détective privé sera sollicité par deux personnes sans lien l'une avec l'autre pour filler la même femme. Pendant l'enquête, c'est balot : la femme se fait assassiner.
On est pas mal dans le registre du "tous des cons, et moi le premier" qui semble si cher aux Scandinaves, mais on est moins près du suicide collectif que dans mes précédentes tentatives de lecture nordique. Le personnage principal est somme toute attachant par sa simplicité, son honnêteté et son regard objectif sur le monde.
Le style est assez décalé, pince sans rire, sans être étouffant (même si j'ai trouvé ça un peu too much au début).
Un détail qui n'a pas été pour me déplaire : je n'avais pas prété attention à l'année à laquelle avit été écrit ce roman. Au fil des pages l'époque se marque : le narrateur avoue le luxe de posséder le téléphone chez lui ET à son bureau, et la riche femme suivie a une magnifique Opel Kadett. Le livre a été écrit en 1977 et j'ai été peu à peu plongée dans un décort de Starsky et Hutch.